Une garantie de ressource de 900 € sera mise en place à compter du mois de novembre et jusqu’en février 2021 à destination des travailleurs précaires, saisonniers, ont annoncé le Premier Ministre et la Ministre du Travail le 26 novembre. Parallèlement, le plan « un jeune, une solution » sera renforcé, en particulier en développant le soutien financier des jeunes engagés dans un parcours vers l’emploi.

Une garantie de ressources jusqu’à 900 € pour les travailleurs précaires

Une aide exceptionnelle va être mise en place afin de répondre à la situation des travailleurs particulièrement affectés par la crise.
C’est notamment le cas des «saisonniers dont la saison a été raccourcie ou annulée, ou certains Français qui, avant la crise, travaillaient beaucoup en enchaînant contrats courts et périodes de chômage», comme par exemple les  «extras de la restauration, de l’événementiel, mais aussi de certains intérimaires».

Celle-ci prendra la forme d’une garantie de revenu minimum de 900 € par mois, pour les mois de novembre à février inclus. L’aide sera ouverte aux personnes «qui ont travaillé plus de 60 % du temps au cours de l’année 2019, mais qui n’ont pas pu travailler suffisamment en 2020 pour recharger leurs droits du fait de la crise».

Dans le détail, l’aide atteindra 900 € net pour les personnes ne percevant pas de revenu. Pour celles percevant des revenus inférieurs à 900 €, l’aide consistera en un complément permettant d’atteindre le plafond de 900 € par mois. En cas de reprise d’emploi, ce revenu ne « comptera qu’à 40 % » pour le calcul de l’aide, a également précisé l’entourage de la Ministre. L’aide sera versée par Pôle emploi et sera proposée automatiquement aux demandeurs d’emploi.

Entre 300 000 et 400 000 personnes pourraient bénéficier de ce dispositif, mais «l’enveloppe n’est pas fermée» assure l’entourage d’Élisabeth Borne.

Un renforcement du plan « un jeune, une solution »

Avec près d’un million d’embauches de jeunes en CDI ou en CDD depuis début août, soit «un niveau équivalent à 2019», le Gouvernement se félicite des premiers résultats du plan jeunes. Toutefois, « comme la crise dure, nous renforçons encore ce dispositif », a déclaré le Premier Ministre. Selon Élisabeth Borne, l’objectif est en particulier de « garantir pour chaque jeune qui s’engage dans un parcours vers l’emploi, un accompagnement par un conseiller et un soutien financier en fonction de ses besoins ».

En pratique, explique le ministère, « nous généralisons le fait qu’en face des accompagnements, il puisse y avoir un appui financier si nécessaire », via une activation étendue des Pacea (parcours contractualisés d’accompagnement vers l’emploi et l’autonomie). Selon la ministre du Travail, une « jeune diplômée » qui, en raison de la crise, aurait des difficultés à trouver un emploi et que ses parents ne pourraient soutenir, pourrait ainsi percevoir « un soutien financier sur mesure jusqu’à 500 € par mois », a-t-elle illustré. Parallèlement, l’allocation versée dans le cadre du Pacea, plafonnée à hauteur de trois RSA sur 12 mois glissants, sera étendue jusqu’à six RSA. L’entourage de la Ministre estime que la mesure pourrait concerner 50 000 jeunes pour un budget de 140 millions d’euros.

En outre, « nous doublerons l’année prochaine le nombre de bénéficiaires de la garantie jeunes par rapport à ce qui était prévu en 2020 et  ce ne sont pas 100 000 mais au moins 200 000 jeunes » qui pourront ainsi en bénéficier a annoncé le Premier Ministre. Cela correspond à un équivalent de 50 000 places supplémentaires, pour un budget de 280 millions d’euros, qui s’ajoute aux 50 000 entrées déjà prévues par le plan de relance.

Enfin, le barème des stagiaires de la formation professionnelle sera « étendu à tout ce qui s’apparente à de la formation professionnelle ». 35 000 jeunes, pour un budget de 90 millions d’euros sont visés par la mesure, explique-t-on au ministère.